JOURNEE INTERNATIONALE DU SPORT FEMININ 2017 : LA CONFEJES POSE LES ENJEUX DE L’EPANOUISSEMENT DE LA FEMME A TRAVERS LE SPORT
La journée internationale du sport féminin, célébrée le 24 janvier, a, pour objet, de renforcer la sensibilisation de l’opinion publique sur la place que peut occuper le sport féminin.
C’est un moment de remobilisation de la communauté internationale en général et, en particulier, du mouvement sportif mondial, autour des enjeux de la participation féminine aux activités et aux instances de décision gouvernementales et/ou non gouvernementales d’administration et de gestion des affaires sportives.
Conformément à sa mission de promotion de la coopération gouvernementale en matière de Jeunesse, de Sport et de Loisir dans l’espace francophone, la CONFEJES développe, au sein de sa programmation, un axe relatif à la promotion de la participation effective, voire égalitaire des femmes et des jeunes filles aux cotés des hommes et des jeunes garçons aux activités sportives.
C’est dans ce cadre qu’a été créé, en 2000, le groupe de travail CONFEJES pour la participation des femmes et des jeunes filles aux activités de jeunesse et de sport (GTCF).
Aux termes des dispositions stipulées dans son cadre de référence, le GTCF est un Groupe de réflexion, de conseil et d’échange appuyant la CONFEJES dans son engagement à favoriser la participation égalitaire des femmes et des jeunes filles aux actions de Jeunesse et de Sport en vue de favoriser leur autonomie et de faciliter leur accès à la prise de décision et d’encourager les Etats et Gouvernements membres à mettre en œuvre des actions spécifiques.
A cet effet, il est assis sur l’action des Déléguées nationales désignées par les Ministres de Jeunesse et/ou des Sports, sur des coordinations zonales qui structurent un Bureau international dirigé par une coordinatrice et une vice-coordinatrice internationales élues en assemblée générale pour un mandat de 3ans.
Je souhaite à toutes les Déléguées nationales une très bonne journée internationale du sport féminin et leur offre, en guise de cadeau, cette réflexion sur le thème : Sport et Epanouissement de la Femme de M. Djibril SECK, Professeur en Sciences et Techniques de l’Activité Physique, du Sport, de Jeunesse et Loisirs (STAPS-JL), Directeur de l’INSEPS Dakar.
Bouramah ALI HAROUNA, Secrétaire Général de la CONFEJES
SPORT ET ÉPANOUISSEMENT DE LA FEMME:
Une contribution à la journée du 24 janvier consacrée « journée internationale du sport féminin »
par
Djibril SECK, Professeur en Sciences et Techniques de l’Activité Physique, du Sport, de Jeunesse et Loisirs (STAPS-JL)
De la Gynécologie, science de la santé de la femme à la Gynécée où elle se rendait pour prier espérant avoir un enfant aussi beau et bien formé que les déesses ou les dieux sculptés dans la pierre, c’est-à-dire qu’un corps préparé, prêt et en bonne santé a toujours été un souci permanent dans l’éducation de la femme pour son autonomie. Aussi, dans nos sociétés traditionnelles matrilinéaires nous avons placé d’abord le prénom de l’enfant « Cheikh », le prénom de sa mère « Anta » et enfin le nom de son père, comme par exemple « Cheikh Anta Diop ».
Il ne s’agit pas seulement pour « l’éducation physique et sportive (EPS) d’être la première éducation pour la constitution de solides moteurs humains, pour de meilleurs gestations, de plus saines et fécondes maternités »comme le voulait la tradition mais plutôt d’éduquer la femme à la diététique, ou l’art de maîtriser des rations d’abord pour elle-même, avant, pendant et après la grossesse, allant du choix des aliments à haute valeur nutritionnelle, à l’art des bains, du massage des bébés et du choix des plantes médicinales. C’est son rôle de mère qui confère à la femme cette nécessité de se doter de compétences pour une bonne alimentation associée à de saines pratiques pour la gestion de sa santé physique et mentale pour la famille, c’est-à-dire, elle-même, son enfant et son mari.
C’est là que réside toute l’alchimie des «alicaments », ces aliments qui sont en même temps des remèdes et médicaments et qui se retrouvent dans le savant mélange des sauces, senteurs, saveurs des repas et des encens dont les femmes sont les seules à détenir les secrets !
En effet, le statut nutritionnel de la maman plusieurs mois avant la naissance est un déterminant majeur du potentiel de santé de l’enfant à la naissance et de la prévention des risques liés à l’accouchement pour la mère.
Quels sont donc les enjeux de nos jours ?
En optant pour la parité et l’équité de genre, nous sommes conscients que nous ne pouvons plus nous passer de plus de cinquante pour cent de la population que constituent les femmes et les jeunes, d’où la nouvelle devise « Femmes et Jeunes vecteurs de paix, acteurs de développement, mais ressources fragiles à préserver et à promouvoir ». Aussi, il s’agira de doter la femme des trois trésors de l’homme : vouloir, savoir et pouvoir.
– Vouloir : la volonté inébranlable de s’émanciper et de participer à part entière au développement personnel et collectif par l’estime de soi, la confiance en soi, le respect de soi et des autres dans une atmosphère de calme et de sérénité ;
–Savoir : être bien éduquée par l’accès à l’école et à toutes les fonctions de politiques sociales et économiques et durablement ;
–Pouvoir : avoir la condition physique pour une capacité d’agir sans fatigue excessive et disposer d’assez de temps pour ses loisirs et son bien-être, être serviable sans être servile ; avoir en même temps le contrôle de sa santé physique, sociale, économique.
En effet, les cinq déterminants majeurs de la Santé demeurent : le niveau d’éducation et de revenus économiques stables associé à un environnement sain et serein, l’accès aux soins de santé et avoir une vie physiquement active par la pratique du sport et le legs génétique.
Aussi, c’est forcément par la femme que passera le changement de conduite pour manger moins salé, moins gras, moins sucré et avoir une vie active dès le bas âge pour les enfants afin de prévenir les maladies chroniques à soins coûteux qui viennent s’ajouter aux maladies infectieuses locales et que nous n’avons pas encore fini de combattre.
Le Sénégal à l’indépendance l’avait si bien compris en intégrant ainsi, ensemble dans le même ministère, la Culture, la Jeunesse et du Sport. L’Education Physique et Sportive fût alors l’une des premières matières scolaires d’émancipation de la femme sénégalaise dans l’équité de genre et sa construction, ce qui a permis d’avoir les premières femmes plusieurs fois championnes d’Afrique de Basket, championne du monde en athlétisme et au Karaté.
En effet, l’Education Physique et Sportive est d’abord mixte, garçons et filles pratiquant ensemble dans un même groupe jusqu’à l’âge de la différentiation sexuelle et, ensuite adaptée selon le genre, les normes et les règles démocratiques de l’école où se construit d’emblée la citoyenneté capacitaire.
Puisse le Sport contribuer activement et puissamment à la santé de la femme pour son autodétermination et son autonomie afin de libérer son potentiel et alors participer pleinement au développement. Amen ! Bonne et Heureuse Journée du Sport Féminin en ce jour du 24 janvier 2017 !